Une plus grande collaboration entre services est nécessaire pour lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme

La sophistication croissante des crimes financiers, en particulier le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, nécessite une plus grande collaboration inter-services et des partenariats régionaux.

Les pays confrontés à un nombre élevé d’attaques terroristes ont particulièrement réagi aux initiatives régionales telles que le Programme de sécurité maritime du COMESA (MASE) lequel s’occupe de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (LBC / FT).

En tant que cible fréquente de la terreur, le Kenya collabore activement avec le COMESA dans le cadre du Programme régional de sécurité maritime (MASE) pour mettre en œuvre des interventions sur mesure de renforcement des capacités afin de combler les lacunes identifiées par les autorités. L’objectif est d’approfondir la compréhension des lois de LBC / FT par toutes les parties prenantes, de leurs obligations respectives et des diverses techniques utilisées dans le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.

Le dernier atelier de renforcement des capacités s’est tenu à Diani, sur la côte sud du Kenya, du 26 au 28 février 2019. Il a rassemblé un large éventail d’institutions en l’occurrence les services de gestion des frontières, les centres d’information financière et les agences d’application de la loi travaillant à différents postes frontières terrestres et maritimes. Les délégués provenaient  des secteurs suivants: sécurité intérieure, immigration, police, autorités aéroportuaires et portuaires, unités de recouvrement des avoirs, autorités de lutte contre la contrefaçon et autorités fiscales.

Le Directeur général du Financial Reporting Centre (FRC) au Kenya, M. Maika Saitoti qui a ouvert l’atelier a souligné la nécessité d’une collaboration entre les différentes agences de lutte contre le blanchiment d’argent et de lutte contre le terrorisme.

« La force du régime kenyan de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme est déterminée par l’acteur le plus faible du maillon », a déclaré M. Saitoti dans une déclaration présentée par le Chef de la Conformité juridique et des Relations extérieures, M. James Manyonge.

Le Chef de l’Unité Gouvernance, Paix et Sécurité du COMESA, Mme Elizabeth Mutunga, a informé les délégués que les institutions financières dans la plupart des pays qui mettent en œuvre le programme MASE ont établi des mesures d’identification raisonnables qui ont contribué à rendre difficile l’utilisation des systèmes financiers par des trafiquants peu scrupuleux pour transférer  des produits illicites à travers des frontières poreuses.

«Les criminels profitent d’agents frontaliers inconscients ou peu méfiants pour commettre des crimes, notamment le déplacement de leur argent sale d’un pays à l’autre», a déclaré Mme Mutunga. Elle a félicité les autorités kenyanes d’avoir identifié le besoin et la priorité de renforcer les capacités des agents des services aux frontières.

Mme Mutunga a souligné l’importance de  veiller à ce que les pays développent leurs régimes de LBC / FT. Si cela ne se produit pas, a-t-elle indiqué, le crime passera des régimes les plus forts aux plus faibles, d’où l’importance d’un programme régional.

Grâce à cette formation, les agents des services aux frontières devraient avoir une meilleure compréhension de la manifestation des flux illicites et du blanchiment d’argent à leurs postes de travail respectifs et ainsi mieux identifier les transactions suspectes. Ces informations seront ensuite partagées avec le FRC aux fins d’analyse et de transmission aux services répressifs pour enquête et poursuite judicaire.