Covid-19 : Aggravation de la dette dans les pays

La plupart des pays d’Afrique subsaharienne, dont fait partie la région COMESA, doivent donner la priorité aux mesures politiques à moyen terme telles que la transformation structurelle et la diversification des économies individuelles, les réformes de la mobilisation des recettes et une intégration commerciale accrue afin de faire face à l’aggravation de la situation de la dette causée en partie par la pandémie de la Covid-19.

Selon un rapport spécial rédigé par l’Économiste principal de l’Institut monétaire du COMESA, M. Lucas Njoroge, les priorités politiques à long terme devraient servir à s’assurer que la dette joue un rôle positif et est obligatoirement utilisée pour des activités génératrices de revenus qui augmentent la capacité de production des économies de la région.

Dans le rapport intitulé «Les incidences de la pandémie de Covid-19 sur la dette des pays d’Afrique subsaharienne», M. Njoroge relève : «Les pays devraient emprunter plus intelligemment, comprendre leurs besoins réels, garantir de bonnes conditions et une gestion efficace de leur dette tout en obligeant les créanciers à respecter des normes plus élevées de transparence et de durabilité.

Le rapport ajoute que les pays africains doivent veiller à une évaluation adéquate des résultats des projets afin d’arriver à une certaine viabilité économique, au transfert de technologie et de compétences et au renforcement des capacités locales pour gérer les projets à long terme. Les mesures de relance budgétaire ciblant la santé publique, la réponse aux crises et le soutien du revenu des plus vulnérables pour les pays encore gravement touchés par la pandémie devraient se poursuivre.

«Cependant, pour les pays qui ont réussi à maîtriser la pandémie, il sera important de commencer à annuler certaines des mesures fiscales qui avaient été prises pour soutenir les vies et les moyens de subsistance», indique le rapport. «Cela aidera à réduire la pression sur les finances publiques, libérant ainsi des ressources pour soutenir la demande globale.»

En outre, le rapport indique que sauver des vies et protéger les moyens de subsistance, surtout maintenant, au moment où la deuxième vague de la pandémie semble être plus agressive et plus vicieuse, devrait faire partie des priorités politiques immédiates. Les pays devraient poursuivre leurs efforts en matière de santé publique, y compris la traçabilité des contacts, la quarantaine, l’isolement et le traitement.

Monsieur Njoroge note que la dette dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne augmentait déjà avant la Covid-19, bien que la pandémie ait aggravé la situation. Le ralentissement des activités économiques suite à des confinements partiels ou complets et le ralentissement économique général exercent tous une pression considérable sur les finances publiques. Cela a conduit la plupart des gouvernements à d’importants déficits budgétaires qui se traduisent lentement par une augmentation de la dette et du surendettement.

Il conclut qu’il sera crucial pendant cette période que les États profitent de la Zone de libre-échange continentale africaine pour renforcer la valeur ajoutée et la croissance industrielle afin de gérer la crise de la dette. (Rapport complet sur https://www.comesa.int/special-reports/)

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